"A celui qui vit et meurt en soi".

"Sculpter ou écrire, entrer en solitude... Par le stylo, par le ciseau, C'est d'abord de soi à soi Que le contact s'établit. La pierre est abrupte, L'idée est informe. Un désir naît violent,furtif, instable... Sonder le sens, nommer la forme, Trouver le rythme, Creuser dans le magma des mots, Griffer, bousculer le cliché, Oser le vide, violer la langue, Creuser encore, au bord de la cassure... Faire confiance à l'émotion. Etre sincère, être secret, Etre libre... ou le croire. On peut alors, parfois, Peut-être, rencontrer Un ami inconnu, Un étranger, un frère, Pareil à celui qui vit et meurt en soi, Dans l'ombre ventriloque". Ce poème est de Françoise LACOUR. Elle est décédée le mercredi 23 novembre 2005, heurtée par une voiture. C'était une de mes amies, nous partagions le même atelier depuis quatre ans où Françoise sculptait la pierre; elle illuminait les instants passés en sa compagnie par un éternel sourire, un regard pétillant, une gentillesse et une discrétion sans pareille.

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